23 juillet - Visite de Shaolin

A quelques kilomètres de Luoyang se trouvent les grottes de Longmen « porte du dragon ». Au bord de la rivière Li, affluent du Fleuve Jaune, le long d’une falaise, sont creusées des grottes  ou des niches avec plus de 10.000 statues. Cette collection commença au quatrième siècle et le travail s’effectua pendant cinq siècles. La plus grande grotte abrite un boudha en pierre de 17mètres de haut. Son regard apaisant et doux nous suit quelque soit l’endroit où nous nous trouvons. Les traits de son visage sont ceux de la seule femme impératrice en Chine Wu Zetian. A ses cotés, deux anandas dont un a été endommagé quand le bouddhisme est tombé en disgrâce. Dans les autres statues qui l’entoure, celle d’un roi céleste qui écrase un démon sous son pied est particulièrement saisissant de réalisme dans sa posture et ses gestes.

Beaucoup de monde se pressent le long des ses grottes jusqu’à l’autre rive de la rivière que l’on peut rejoindre par un pont. Nous n’aurons pas le temps d’y aller mais admirons de loin, une pagode que l’impératrice fit construire pour un célèbre poète de l’époque. L’endroit est magique au milieu de montagne verdoyante.

Nous avons maintenant rendez-vous avec les moines de Shaolin, célèbres par le Kong Fu. Au milieu des montagnes et sous la pluie, nous nous installons sur le parking où nous devons passer la nuit. Après le déjeuner, nous entrons dans le site et patientons tout d’abord pour assister à un spectacle de Kong Fu. Après une longue attente, pendant laquelle la foule se presse auprès de nous, nous pourrons entrer. Nous sommes à l’abri sous un couloir couvert pendant que la pluie tombe à verse et que l’orage concurrence le gong de la cloche installée en face de nous. Nous sommes les premiers à entrer et choisissons une bonne place à l’arrière pour pouvoir nous lever et faire des photos. C’était sans compter sur la « folie » chinoise, les portes déversent des centaines de personne qui courent pour prendre une place assise puis les couloirs se remplissent, beaucoup s’assoit à même le sol tout devant la scène … incroyable mais très chinois une telle liesse !! Un groupe de jeunes français sont installés devant et lorsque l’animatrice demande quelques participants, deux jeunes filles répondent et se présentent sur la scène. Une troisième personne, asiatique cette fois, se joint à elles. Trois moines arrivent pour leur servir de maitre. Chacun leur tour, ils doivent copier et exécuter les figures qui sont de plus en plus difficiles. La première devra exécuter les plus faciles mais avec le maitre dans son dos le plus souvent, la seconde aura droit aux pirouettes en avant, en arrière et le dernier à la roue !! Les rires fusent mais les moines restent stoïques. Pour la suite, un moine brisera une règle de fer sur sa tête ou crèvera un ballon de baudruche à travers une plaque de verre avec une aiguille sans briser le verre. Quelques numéros nous sont ainsi présentés dans une rigueur et une gestuelle fascinante.

Un peu plus loin, le temple se dresse majestueux sur plusieurs niveaux mais la pluie, souvent forte, nous gâche la vue sur les montagnes. Nous persistons et marchons jusqu’au cimetière où sont enterrés les maitres boudhistes. De nombreuses stupas s’élèvent sur quatre ou sept niveaux en fonction de la spiritualité atteinte par le défunt. La plus récente, date des années 2000 et une voiture, une caméra … y sont gravés, il s’agit du précédent maître du temple.

La pluie tombe toujours quand nous rentrons, la température extérieure est aux environs de 20°, nous mangeons une bonne soupe de poisson apportée de France et apprécions une nuit très calme et fraiche.

Demain : route vers Taiyuan